%%% Copyright (C) 2015-2024 Vincent Goulet %%% %%% Ce fichier fait partie du projet %%% «Rédaction avec LaTeX» %%% https://gitlab.com/vigou3/formation-latex-ul %%% %%% Cette création est mise à disposition sous licence %%% Attribution-Partage dans les mêmes conditions 4.0 %%% International de Creative Commons. %%% https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/ \chapter{Trucs et astuces divers} \label{chap:trucs} En clôture de l'ouvrage, ce chapitre traite de différents sujets que même une personne débutant avec {\LaTeX} voudra assez rapidement aborder, comme le contrôle des sauts de ligne et des sauts de page, la modification de la police du document, l'utilisation de la couleur ou l'insertion d'hyperliens dans le fichier de sortie PDF. J'offre également de courtes introductions à des usages plus spécialisés de {\LaTeX} comme la mise en page de code informatique, la production de diapositives ou la programmation lettrée. Enfin, j'explique sommairement comme assurer de manière efficace la gestion des versions de ses documents, surtout dans un contexte de travail collaboratif. \section{Contrôle de la disposition du texte} \label{sec:trucs:controle} Des algorithmes élaborés permettent généralement à {\LaTeX} de disposer le texte harmonieusement sur la page. Néanmoins, il est parfois nécessaire d'effectuer soi-même de menus ajustements, notamment pour les sauts de page et la coupure de mots. \subsection{Sauts de ligne et de page} \label{sec:trucs:controle:sauts} Il est rarement nécessaire, avec {\LaTeX}, de forcer les retours à la ligne. Chose certaine, vous devriez toujours utiliser une ligne blanche dans le code source pour identifier un changement de paragraphe. Cela dit, les commandes suivantes permettent d'insérer un saut de ligne manuellement lorsque requis: \begin{lstlisting} \\ \\`\oarg{longueur}' \newline \end{lstlisting} La commande {\pixbsbs} est connue: elle sert aussi à délimiter les lignes dans les tableaux (\autoref{sec:tableaux:tableaux}) et les lignes d'une suite d'équations (\autoref{sec:math:align}). L'argument optionnel \oarg{longueur} permet d'insérer un blanc entre les deux lignes; la \autoref{sec:bases:longueurs} explique comment spécifier une longueur. Généralement équivalente à {\pixbsbs}, la commande \cmd{\newline} est parfois nécessaire, notamment pour insérer un changement de ligne à l'intérieur d'une cellule d'un tableau ou à l'intérieur d'un titre de section. Quand {\pixbsbs} ne fonctionne pas, essayez \cmdprint{\newline}. \begin{exemple} La commande {\pixbsbs} est particulièrement utile --- voire nécessaire --- pour disposer des boites à l'intérieur d'une figure. L'utilisation de l'argument \meta{longueur} permet alors de contrôler l'espacement vertical entre les éléments. Comparez les deux exemples ci-dessous. \begin{demo} \begin{texample}[0.55\linewidth] \begin{lstlisting} \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \\ \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \end{lstlisting} \producing \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \end{texample} \begin{texample}[0.55\linewidth] \begin{lstlisting} \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \\`\textbf{[6pt]}' \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \end{lstlisting} \producing \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \\[6pt] \begin{minipage}{1.0\linewidth} \framebox[\linewidth]{texte} \end{minipage} \end{texample} \qed \end{demo} \end{exemple} Les commandes \begin{lstlisting} \newpage \clearpage \cleartorecto % classe memoir seulement \cleartoverso % classe memoir seulement \end{lstlisting} permettent d'insérer manuellement un saut de page pour éviter une coupure malheureuse. La commande de base pour insérer un saut n'importe où dans la page est \cmd{\newpage}. La commande \cmd{\clearpage}, quant à elle, va également s'assurer d'afficher tous les éléments flottants (\autoref{sec:tableaux:floats}) en attente de disposition. Les commandes \cmd{\cleartorecto} et \cmd{\cleartoverso}, propres à la classe \class{memoir} permettent respectivement de passer automatiquement à une page recto ou à une page verso. Évidemment, elles n'ont d'utilité que dans les documents recto verso. Moins directives, les commandes \begin{lstlisting} \pagebreak`\oarg{n}' \enlargethispage`\marg{longueur}' \end{lstlisting} permettent de seulement aider {\LaTeX} à gérer les sauts de page à un endroit précis. La commande \cmd{\pagebreak} est intéressante lorsque utilisée avec son argument optionnel \meta{n}: celui-ci indique, par le biais d'un nombre entier entre 0 et 4, à quel point vous \emph{recommandez} à {\LaTeX} d'insérer un saut de page à l'endroit où la commande apparait (0 étant une faible recommandation et 4, une forte). La commande \cmd{\enlargethispage}, comme son nom l'indique, permet d'allonger une page de \meta{longueur} pour y faire tenir plus de texte. C'est une commande particulièrement utile pour éviter que la toute dernière ligne d'un chapitre ou d'un document se retrouve seule sur une page. \subsection{Coupure de mots} \label{sec:trucs:controle:coupure} La coupure automatique des mots en fin de ligne est toujours active avec {\LaTeX}. C'est d'ailleurs pourquoi il est important d'indiquer à {\LaTeX}, à l'aide du paquetage \pkg{babel}, la langue d'un texte lorsque ce n'est pas l'anglais. Il existe deux façons de contrôler la coupure de mots. La première, principalement utilisée lorsque {\LaTeX} refuse de couper un mot en fin de ligne, consiste à insérer des \emph{suggestions} d'endroits où couper le mot avec la commande \cmd{\-}. Par exemple, en écrivant \verb=vrai\-sem\-blance=, vous indiquez à {\LaTeX} qu'il est possible de diviser le mot en \emph{vrai-semblance} ou \emph{vraisem-blance}. La seconde méthode, celle-là surtout utilisée lorsque {\LaTeX} ne reconnait pas des mots qui reviennent souvent dans le document, consiste à fournir dans le préambule une liste d'exceptions avec la commande \begin{lstlisting} \hyphenation`\marg{liste}' \end{lstlisting} La \meta{liste} est une suite de mots, séparés par des virgules, des blancs ou des retours à la ligne, dans lesquels les points de coupure sont identifiés par un trait d'union. \enlargethispage{5mm} % pour \qed \begin{exemple} La commande suivante, insérée dans le préambule, permet d'ajouter des points de coupure aux mots «puisque», «constante» et «vraisemblance» pour l'ensemble du document. \begin{lstlisting} \hyphenation{puis-que,cons-tante,vrai-sem-blance} \end{lstlisting} \qed \end{exemple} \importantbox{Règle générale, garder les opérations d'ajustements de la mise en page --- position des éléments flottants, sauts de page, lignes trop longues, etc. --- pour la toute fin de la rédaction.} \section{Au-delà de la police Computer Modern} \label{sec:trucs:polices} {\CM% Les documents {\LaTeX} standards sont facilement reconnaissables par leur police par défaut Computer Modern --- celle utilisée dans ce paragraphe. Pour qui souhaitait briser la relative monotonie induite par cette uniformité, il a longtemps été difficile d'utiliser une autre police. Fort heureusement, la situation a beaucoup évolué et il est aujourd'hui assez simple de produire des documents {\LaTeX} utilisant des polices variées. } Avant d'aller plus loin, une mise en garde: si un document contient plus que quelques équations mathématiques très simples, le choix de police devient très restreint. En effet, peu de polices comprennent des symboles mathématiques et les informations nécessaires pour les assembler selon les hauts standards de qualité usuels de {\LaTeX}. Cela dit, si vous souhaitez aller au-delà de la police Computer Modern sans trop vous compliquer la vie, il existe deux solutions principales. \begin{enumerate} \item Utiliser une police OpenType ou TrueType présente sur son système avec le moteur {\XeLaTeX}. C'est aujourd'hui la meilleure solution. La gestion des polices avec {\XeLaTeX} repose sur le paquetage standard \pkg{fontspec}; consultez sa % \doc{fontspec}{https://texdoc.net/pkg/fontspec}. \item Utiliser l'une ou l'autre des polices PostScript standards convenant pour du texte normal % ({\Times Times}, % {\Palatino Palatino}, % {\Bookman Bookman}, % {\Charter Charter}, % {\NewCent New Century Schoolbook}, % {\Helvet Helvetica}). % C'est la solution à privilégier si vous utilisez toujours pdf{\LaTeX}. Il suffit alors de charger le paquetage approprié. Consultez à ce sujet la % \doc{psnfss2e}{https://texdoc.net/pkg/psnfss} % de l'ensemble de paquetages PSNFSS. \end{enumerate} Le texte principal du présent document est en % \link{https://tug.org/store/lucida}{Lucida Bright~OT}, % une police commerciale de très haute qualité offrant également un excellent support pour les mathématiques. Ses auteurs ont toujours été proches de la communauté {\LaTeX}. La Bibliothèque de l'Université Laval détient une licence d'utilisation de cette police. Les étudiants et le personnel de l'Université peuvent s'en procurer une copie gratuitement en écrivant à \href{mailto:lucida@bibl.ulaval.ca}{lucida@bibl.ulaval.ca}. \section{Couleurs} \label{sec:trucs:couleurs} L'ajout de couleur dans un document {\LaTeX} requiert le paquetage \pkg{xcolor} \citep{xcolor}. Celui-ci définit d'abord plusieurs dizaines de couleurs que vous pouvez ensuite utiliser directement dans votre document; consultez la % \doc{xcolor}{https://texdoc.net/pkg/xcolor} % pour en connaitre les différentes listes. Le \autoref{tab:trucs:couleurs} fournit la liste des couleurs toujours disponibles. \begin{table} \centering \caption{Couleurs toujours disponibles lorsque le paquetage \pkg{xcolor} est chargé} \label{tab:trucs:couleurs} \begin{tabularx}{1.0\linewidth}{XlXll} \toprule \fcolorbox{black}{black}{\phantom{xx}}\, black & \fcolorbox{black}{blue}{\phantom{xx}}\, blue & \fcolorbox{black}{brown}{\phantom{xx}}\, brown & \fcolorbox{black}{cyan}{\phantom{xx}}\, cyan & \fcolorbox{black}{darkgray}{\phantom{xx}}\, darkgray \\ \addlinespace[3pt] \fcolorbox{black}{gray}{\phantom{xx}}\, gray & \fcolorbox{black}{green}{\phantom{xx}}\, green & \fcolorbox{black}{lightgray}{\phantom{xx}}\, lightgray & \fcolorbox{black}{lime}{\phantom{xx}}\, lime & \fcolorbox{black}{magenta}{\phantom{xx}}\, magenta \\ \addlinespace[3pt] \fcolorbox{black}{olive}{\phantom{xx}}\, olive & \fcolorbox{black}{orange}{\phantom{xx}}\, orange & \fcolorbox{black}{pink}{\phantom{xx}}\, pink & \fcolorbox{black}{purple}{\phantom{xx}}\, purple & \fcolorbox{black}{red}{\phantom{xx}}\, red \\ \addlinespace[3pt] \fcolorbox{black}{teal}{\phantom{xx}}\, teal & \fcolorbox{black}{violet}{\phantom{xx}}\, violet & \fcolorbox{black}{white}{\phantom{xx}}\, white & \fcolorbox{black}{yellow}{\phantom{xx}}\, yellow \\ \bottomrule \end{tabularx} \end{table} Un peu comme pour les changements d'attributs de police, il existe deux commandes pour modifier la couleur du texte: \begin{lstlisting} \color`\marg{nom}' \textcolor`\marg{nom}\marg{texte}' \end{lstlisting} La première modifie la couleur de tout ce qui suit (à moins d'en limiter la portée avec des accolades) et la seconde, seulement pour \meta{texte}. Dans les deux cas, \meta{nom} est le nom d'une couleur. \begin{demo} \begin{texample} \begin{lstlisting} texte {\color{red} en rouge} et \textcolor{blue}{en bleu} \end{lstlisting} \producing texte {\color{red} en rouge} et \textcolor{blue}{en bleu} \end{texample} \end{demo} La commande \cmd{\definecolor} permet de définir de nouvelles couleurs selon plusieurs systèmes de codage. Le plus usuel demeure \emph{Rouge, vert, bleu} (RVB ou RGB, en anglais), dans lequel une couleur est représentée par une combinaison de teintes --- exprimées par un nombre entre $0$ et $1$ --- de rouge, de vert et de bleu. Dans ce cas, la syntaxe de \cmd{\definecolor} est \begin{lstlisting} \definecolor`\marg{nom}'{rgb}`\marg{valeur\_r,valeur\_v,valeur\_b} \end{lstlisting} où \meta{valeur\_r}, \meta{valeur\_v} et \meta{valeur\_b} sont respectivement les teintes de rouge, de vert et de bleu. \begin{exemple} La commande \begin{lstlisting} \definecolor{acier}{rgb}{0.3,0.4,0.6} \end{lstlisting} définit une nouvelle couleur nommée \code{acier} composée de rouge 30~\%, de vert 40~\% et de bleu 60~\%: % \fcolorbox{black}[rgb]{0.3,0,0}{\phantom{xx}} $+$ % \fcolorbox{black}[rgb]{0,0.4,0}{\phantom{xx}} $+$ % \fcolorbox{black}[rgb]{0,0,0.6}{\phantom{xx}} $=$ % \fcolorbox{black}[rgb]{0.3,0.4,0.6}{\phantom{xx}}. % Une fois la couleur \code{acier} définie dans le préambule, elle devient disponible pour être utilisée dans les commandes \cmdprint{\color} et \cmdprint{\textcolor}. % \qed \end{exemple} La commande \cmd{\colorlet}, dont la syntaxe simplifiée est \begin{lstlisting} \colorlet`\marg{nom}\marg{couleur}' \end{lstlisting} permet de faire référence à la \meta{couleur} déjà existante par \meta{nom}. C'est pratique pour assigner un nom sémantique à une couleur. \section{Hyperliens et métadonnées de documents PDF} \label{sec:trucs:hyperliens} J'en ai déjà traité à quelques reprises, notamment à la \autoref{sec:organisation:renvois}: le paquetage \pkg{hyperref} \citep{hyperref} permet de transformer les références dans le texte en hyperliens cliquables lorsque le document est produit avec pdf{\LaTeX} ou {\XeLaTeX}. C'est très pratique lors de la consultation électronique d'un document. Le paquetage offre une multitudes d'options de configuration; je n'en présente que quelques unes. On accède aux options de configuration de \pkg{hyperref} via la commande \cmd{\hypersetup} dans le préambule. Celle-ci prend en arguments des paires \code{option=valeur} séparées par des virgules. Une des principales choses que vous pourrez souhaiter configurer dans \pkg{hyperref}, c'est le comportement et la couleur des divers types d'hyperliens. Voici les options de configuration pertinentes, leur valeur (avec en gras la valeur par défaut) ainsi qu'une brève explication de chacune. \begin{table}[h] \begin{tabularx}{1.0\linewidth}{@{}p{7em}p{6em}X@{}} \code{colorlinks} & \code{true}|\code{\textbf{false}} & colorer les liens selon leur type \\ \code{linktocpage} & \code{true}|\code{\textbf{false}} & faire du numéro de page plutôt que du titre l'hyperlien dans la table des matières \\ \code{linkcolor} & \meta{couleur} & couleur des liens internes \\ \code{urlcolor} & \meta{couleur} & couleur des adresses URL \\ \code{citecolor} & \meta{couleur} & couleur des citations \\ \code{allcolor} & \meta{couleur} & couleur pour tous les types d'hyperliens \end{tabularx} \end{table} Les fichiers PDF peuvent contenir diverses métadonnées sur leur contenu. Le paquetage \pkg{hyperref} permet d'en définir certaines, notamment le titre ou l'auteur du document. \begin{table}[!h] \begin{tabularx}{1.0\linewidth}{@{}p{7em}p{6em}X@{}} \code{pdftitle} & texte & titre du document PDF \\ \code{pdfauthor} & texte & auteur du document PDF \end{tabularx} \end{table} Consultez la % \doc{hyperref}{https://texdoc.net/pkg/hyperref} % de \pkg{hyperref} pour obtenir la liste complète des options de configuration des métadonnées. \begin{exemple} \label{ex:trucs:couleurs} Le préambule du présent document contient les définitions de couleurs et d'options de \pkg{hyperref} suivantes: \begin{lstlisting} \definecolor{link}{rgb}{0,0.4,0.6} % liens internes \definecolor{url}{rgb}{0.6,0,0} % liens externes \definecolor{citation}{rgb}{0,0.5,0} % citations \hypersetup{% pdfauthor = {Vincent Goulet}, pdftitle = {Rédaction avec LaTeX}, colorlinks = true, linktocpage = true, urlcolor = url, linkcolor = link, citecolor = citation} \end{lstlisting} \qed \end{exemple} \tipbox{L'interaction du paquetage \pkg{hyperref} avec les autres est souvent délicate. Pour cette raison, il est fortement recommandé qu'il soit le tout dernier paquetage chargé dans le préambule.} \section{Présentation de code informatique} \label{sec:trucs:listings} L'environnement standard \Ie{verbatim} de {\LaTeX} permet de présenter du texte tel qu'il est entré dans le code source du document. Le texte qu'il contient est composé en police non proportionnelle et sa disposition exacte est respectée. \begin{demo} \begin{texample} \begin{lstlisting}[deletetexcs={int,include}] \begin{verbatim} /* Hello World en C */ #include int main() { printf("Hello world\n"); return 0; } \end{verbatim} \end{lstlisting} \producing \begin{verbatim} /* Hello World en C */ #include int main() { printf("Hello world\n"); return 0; } \end{verbatim} \end{texample} \end{demo} Si un document doit contenir beaucoup de code informatique et que vous souhaitez exercer un fin contrôle sur sa disposition et sa mise en forme, il vaut mieux vous tourner vers un paquetage spécialisé comme \pkg{listings} \citep{listings}. La % \doc{listings}{https://texdoc.net/pkg/listings} % du paquetage compare ses fonctionnalités à celles de plusieurs autres paquetages similaires. Le paquetage \pkg{listings} peut effectuer automatiquement le marquage des mots-clés de nombreux langages de programmation, ajouter des numéros de ligne, importer du code de fichiers externes ou même indexer les mots-clés des extraits de code. À titre d'illustration, l'environnement \Ie{lstlisting} pourrait composer ainsi l'extrait de code C ci-dessus: \begin{demo} \begin{texample} \begin{vglisting} \begin{lstlisting} /* Hello World en C */ #include int main() { printf("Hello world\n"); return 0; } \end{lstlisting} \end{vglisting} \producing \begin{lstlisting}[language=C,% deletetexcs={int,include}, frame=single,% backgroundcolor=\color{Azure2},% rulecolor=\color{black},% framerule=0.4pt,% numbers=left,% numberstyle=\tiny\sffamily,% stringstyle=\color{orange}\itshape,% identifierstyle=\color{cyan}\mdseries,% xleftmargin=12pt,% keywordstyle=\color{blue}\bfseries, index=] /* Hello World en C */ #include int main() { printf("Hello world\n"); return 0; } \end{lstlisting} \end{texample} \end{demo} Il serait trop long et nettement hors de la portée du présent ouvrage d'expliquer les nombreuses fonctionnalités de \pkg{listings}. Je précise simplement que c'est à l'aide du paquetage que j'ai composé les extraits de code et construit une grande partie de l'index. \begin{exemple} \label{ex:trucs:listings} Pour parvenir à la présentation des extraits de code source {\LaTeX} de ce document, le paquetage \pkg{listings} est configuré dans le préambule de la manière suivante: \begin{lstlisting} %% Couleurs \definecolor{comments}{rgb}{0.5,0.55,0.6} %% Configuration de listings \lstset{language=[LaTeX]TeX, basicstyle=\ttfamily\NoAutoSpacing, keywordstyle=\mdseries, commentstyle=\color{comments}\slshape, extendedchars=true, showstringspaces=false, backgroundcolor=\color{LightYellow1}, frame=leftline, framerule=2pt, framesep=5pt, xleftmargin=7.4pt} \end{lstlisting} (La couleur \code{LightYellow1} est définie par \pkg{xcolor} lorsque le paquetage est chargé avec l'option \code{x11names}.) \qed \end{exemple} \section{Production de rapports avec l'analyse intégrée} \label{sec:trucs:sweave} Les publications scientifiques reposent souvent sur une forme ou une autre d'analyse numérique ou statistique, la production de code informatique, une simulation stochastique, etc. La portion développement et analyse est alors produite avec un certain outil et la publication, avec un outil d'édition séparé --- {\LaTeX} dans le cas qui nous occupe. Or, tous les auteurs ont vécu cette situation: les résultats de l'analyse changent et il faut modifier le rapport en conséquence, refaire les tableaux et les graphiques, retracer cette valeur isolée au fil du texte directement tirée de l'analyse\dots\ Seule la quantité de temps perdu rivalise avec le risque d'erreur. Il existe pourtant une meilleure façon de travailler. Cette meilleure façon de faire, tirée du concept de \emph{programmation lettrée}, consiste à combiner dans un seul et même document l'analyse et le rapport, puis de produire automatiquement une partie du second à partir de la première. Les utilisateurs du système statistique R bénéficient d'une mise en œuvre simple et élégante du concept ci-dessus avec l'outil Sweave \citep{Sweave}. Un fichier Sweave est à la base un document {\LaTeX} dans lequel on a inséré du code R à l'intérieur de balises spéciales \verb|<<>>=| et \verb|@| tirée de la syntaxe \code{noweb} \citep{noweb}, comme ceci: \begin{lstlisting} \section{Commandes R} L'utilisateur de R interagit avec l'interprète en entrant des commandes à l'invite de commande: <<>>= 2 + 3 pi cos(pi/4) @ La commande \verb=exp(1)= donne \Sexpr{exp(1)}, la valeur du nombre $e$. \end{lstlisting} Par convention, on enregistre un tel document sous un nom se terminant par l'extension \code{.Rnw}. Sa compilation s'effectue en deux étapes: \begin{enumerate} \item Le fichier \code{.Rnw} est passé à la commande \code{Sweave()} de R. Celle-ci retrace les extraits de code et les remplace par des environnements {\LaTeX} contenant, par défaut, les expressions R et leur résultat dans des environnements \Ie{Sinput} et \Ie{Soutput}. Elle évalue également les expressions R se trouvant dans les commandes \cmd{\Sexpr} pour les remplacer par leur résultat. Cela produit un fichier \code{.tex}: \begin{lstlisting} \section{Commandes R} L'utilisateur de R interagit avec l'interprète en entrant des commandes à l'invite de commande: \begin{Schunk} \begin{Sinput} > 2 + 3 \end{Sinput} \begin{Soutput} [1] 5 \end{Soutput} \begin{Sinput} > pi \end{Sinput} \begin{Soutput} [1] 3.141593 \end{Soutput} \begin{Sinput} > cos(pi/4) \end{Sinput} \begin{Soutput} [1] 0.7071068 \end{Soutput} \end{Schunk} La commande \verb=exp(1)= donne 2.71828182845905, la valeur du nombre $e$. \end{lstlisting} \item Le fichier \code{.tex} est compilé comme d'habitude. \end{enumerate} Sweave se révèle particulièrement utile pour créer des graphiques à partir de R: tout ce que l'on doit conserver dans son fichier \code{.Rnw}, c'est le code pour créer le graphique. Il est également possible de contrôler l'exécution des blocs de code et l'affichage du code source et des résultats par le biais d'options placées à l'intérieur de la balise d'ouverture \verb|<<>>=|. Vous pouvez consulter la documentation de Sweave en entrant dans R la commande \begin{lstlisting}[language=R] > vignette("Sweave", package = "utils") \end{lstlisting} \link{https://mpastell.com/pweave}{Pweave} est un système similaire à Sweave pour le langage Python. Inspiré de Sweave, knitr \citep{knitr} permet également d'entrelacer du code {\LaTeX} et du code R. Cet outil offre plus d'options de traitement que Sweave, mais au prix d'une complexité accrue. En terminant, je souligne que Sweave n'est qu'un exemple de système de programmation lettrée. Il en existe plusieurs autres. Je vous invite à identifier celui qui correspond le mieux à vos besoins. \notebox{On doit le concept de programmation lettrée au créateur de {\TeX}, Donald Knuth. En fait, tout le code source de {\TeX} est écrit en programmation lettrée! La % \link{https://fr.wikipedia.org/wiki/Programmation_lettrée}{page Wikipedia} % consacrée au sujet offre un très bon survol de l'historique et de la nature du concept.} \section{Diapositives} \label{sec:trucs:diapositives} Il n'est pas rare qu'une publication scientifique fasse l'objet d'une présentation dans le cadre d'un colloque ou d'un séminaire. Lorsque le texte a été rédigé avec {\LaTeX}, il est tout naturel de souhaiter le réutiliser pour la préparation de diapositives --- surtout si le texte comporte de nombreuses équations mathématiques qu'il serait extrêmement long de retranscrire dans un logiciel de présentation comme PowerPoint. Fort heureusement, il est tout à fait possible de composer ses diapositives avec {\LaTeX}. La classe standard \class{slides} produit des diapositives élégantes, quoique minimalistes. Elles vous conviendront si vous ne recherchez rien de plus que du texte noir sur fond blanc. Cependant, l'outil devenu le standard \emph{de facto} pour la production de diapositives est la classe \class{beamer} \citep{beamer}. Celle-ci compte un grand nombre de thèmes et de gabarits élaborés, elle rend très simple l'insertion d'animations d'une diapositive à l'autre et\dots\ elle produit des diapositives en couleur. Consultez la % \doc{beamer}{https://texdoc.net/pkg/beameruserguide} % de \class{beamer} pour apprendre à utiliser la classe. Produire des diapositives de grande qualité avec les gabarits fournis avec la classe se révèle simple et rapide. Quelle que soit la classe utilisée, les diapositives produites avec {\LaTeX} se présentent sous forme de fichier PDF que l'on les projette avec une liseuse PDF en mode plein écran. \section{Gestion des versions et travail collaboratif} \label{sec:trucs:cvs} Plusieurs personnes travaillent sur un même fichier, ou encore, une seule personne y travaille, mais de plusieurs postes de travail différents. Quelle est la plus récente version du fichier? Un ajout fait hier dans le fichier a-t-il été pris en compte par une collègue aujourd'hui? Une modification apportée au fichier n'est plus nécessaire; comment retourner en arrière facilement? Les informaticiens ont résolu ce genre de problèmes il y a des dizaines d'années avec les systèmes de gestion de versions. Le système le plus populaire dans le monde en ce moment est Git \citep{git} (que l'on prononce avec un «g» dur, comme dans «guitare»). Bien que développés à l'origine pour la gestion du code source de logiciels, les systèmes de gestion de versions conviennent parfaitement pour les sources {\LaTeX}. L'utilisation d'un tel système permet de: \begin{itemize} \item toujours savoir quelle est la plus récente version d'un fichier; \item travailler à plusieurs personnes simultanément sur un même fichier; \item revenir aisément à une version antérieure d'un fichier; \item comparer deux versions d'un fichier pour connaitre les modifications qui y ont été apportées; \item gérer automatiquement les éventuels conflits de modification d'un fichier; \item disposer en tout temps d'une copie de secours de son travail lorsque l'on a recours à un dépôt centralisé. \end{itemize} Un système de gestion de versions est un outil qui vous permettra d'augmenter considérablement votre productivité ou celle de votre équipe de travail au moment de rédiger un ouvrage scientifique. \notebox{Le code source de cet ouvrage présente est conservé dans un dépôt Git public duquel vous pouvez en tout temps obtenir la plus récente version. L'adresse URL du dépôt se trouve dans la page des notices de copyright au début du document.} %%% %%% Exercices %%% \section{Exercices} \label{sec:trucs:exercices} \Opensolutionfile{solutions}[solutions-trucs+astuces] \begin{Filesave}{solutions} \section*{Chapitre \ref*{chap:trucs}} \addcontentsline{toc}{section}{Chapitre \protect\ref*{chap:trucs}} \end{Filesave} \noindent% Pour les exercices \nolink{\ref{exercice:trucs:1}}--\nolink{\ref{exercice:trucs:n}}, utiliser le fichier \fichier{exercice-trucs.tex}. Celui-ci reprend une partie de la documentation de la classe \class{ulthese} pour les thèses et mémoires de l'Université Laval. Avant toute chose, passez rapidement en revue le préambule du document. Vous constaterez que le document: \begin{itemize} \item est compatible tant avec pdf{\LaTeX} qu'avec {\XeLaTeX} grâce à un test sur le moteur utilisé effectué dans le préambule;; \item définit des nouvelles commandes \cmdprint{\class} et \cmdprint{\fichier} pour composer, respectivement, les noms de classes et les noms de fichiers; \item utilise la commande \cmdprint{\doc} de l'\autoref{ex:commandes:doc}; \item charge le paquetage \pkg{hyperref}, ce qui transforme les titres de la table des matières, les renvois aux notes de bas de page et les liens externes en hyperliens. \end{itemize} \medskip \begin{exercice}[nosol] \label{exercice:trucs:1} Compiler et visualiser le fichier sans aucune modification. Le texte est composé dans la police par défaut Computer Modern. Ensuite, modifier le préambule du document pour composer le document avec les polices suivantes: \begin{itemize} \item \link{https://www.stixfonts.org}{STIX} (version 2) % pour le texte romain; \item \link{https://bboxtype.com/typefaces/FiraSans}{Fira Sans} pour le texte sans empattements; \item \link{https://bboxtype.com/typefaces/FiraMono}{Fira Mono} pour le texte à largeur fixe. \end{itemize} Avec {\XeLaTeX}, insérer les lignes suivantes après le chargement du paquetage \pkg{fontspec}: \begin{lstlisting} \setmainfont{STIXTwoText} [ Extension = .otf, UprightFont = *-Regular, BoldFont = *-SemiBold, ItalicFont = *-Italic, BoldItalicFont = *-SemiBoldItalic, ] \setsansfont{FiraSans} [ Extension = .otf, UprightFont = *-Regular, BoldFont = *-SemiBold, ItalicFont = *-Italic, BoldItalicFont = *-SemiBoldItalic, Scale = 0.92 ] \setmonofont{FiraMono} [ Extension = .otf, UprightFont = *-Regular, BoldFont = *-Medium, ItalicFont = *-Oblique, BoldItalicFont = *-MediumOblique, Scale = 0.90 ] \end{lstlisting} Avec pdf{\LaTeX}, insérer les lignes suivantes après le chargement du paquetage \pkg{fontenc}: \begin{lstlisting} \usepackage{stix2} \usepackage[scale=0.92]{FiraSans} \usepackage[scale=0.90]{FiraMono} \end{lstlisting} \end{exercice} \begin{exercice} Configurer le paquetage \pkg{hyperref} pour que les hyperliens dans la table des matières soient ancrés aux numéros de page plutôt qu'aux titres de section. \begin{sol} Tel qu'expliqué à la \autoref{sec:trucs:hyperliens}, il faut insérer dans le préambule du document la commande \begin{lstlisting} \hypersetup{linktocpage=true} \end{lstlisting} ou, plus simplement, \begin{lstlisting} \hypersetup{linktocpage} \end{lstlisting} \end{sol} \end{exercice} \begin{exercice} Charger le paquetage \pkg{xcolor} et ajouter l'option \code{colorlinks} à \pkg{hyperref}, puis recompiler le document. Observer les changements. \begin{sol} En conservant l'ajout de l'exercice précédent, le préambule doit contenir la commande \begin{lstlisting} \hypersetup{colorlinks, linktocpage} \end{lstlisting} Les hyperliens apparaitront alors en couleur selon les paramètres par défaut de \pkg{hyperref}. \end{sol} \end{exercice} \begin{exercice} En s'inspirant de l'\autoref{ex:trucs:couleurs}, modifier la couleur des liens internes et externes. \begin{sol} Il est possible soit d'utiliser des couleurs prédéfinies de \pkg{xcolor} (\autoref{tab:trucs:couleurs}), soit d'en définir de nouvelles avec \cmd{\definecolor}. Les couleurs sont ensuite sélectionnées via les options \code{linkcolor} (liens internes) et \code{urlcolor} (liens externes) de \pkg{hyperref}. Exemple utilisant des couleurs prédéfinies: \begin{lstlisting} \hypersetup{colorlinks, linktocpage, linkcolor=brown, urlcolor=blue} \end{lstlisting} Exemple avec de nouvelles couleurs: \begin{lstlisting} \definecolor{link}{rgb}{0,0.4,0.6} \definecolor{url}{rgb}{0.6,0,0} \hypersetup{colorlinks, linktocpage, urlcolor=url, linkcolor=link} \end{lstlisting} \end{sol} \end{exercice} \begin{exercice} \label{exercice:trucs:n} Charger le paquetage \pkg{listings} et modifier l'environnement \Pe{verbatim} que l'on trouve dans le document pour un environnement \Pe{lstlisting}. En s'inspirant de l'\autoref{ex:trucs:listings}, configurer la présentation des extraits de code pour utiliser une police non proportionnelle (\cmdprint{\ttfamily}) et un arrière-plan de la couleur standard \code{lightgray}. \begin{sol} S'il y avait plusieurs extraits de code dans le document, mieux vaudrait les configurer tous à l'identique dans le préambule du document avec \begin{lstlisting} \lstset{basicstyle=\ttfamily, backgroundcolor=\color{lightgray}} \end{lstlisting} Ensuite, \begin{vglisting} \begin{lstlisting} latex ulthese.ins \end{lstlisting} \end{vglisting} donne le résultat demandé. Pour un seul extrait, il est également possible de simplement charger le paquetage dans le préambule et d'effectuer la configuration à l'ouverture de l'environnement, comme ceci: \begin{vglisting} \begin{lstlisting}[basicstyle=\ttfamily, backgroundcolor=\color{lightgray}] latex ulthese.ins \end{lstlisting} \end{vglisting} \end{sol} \end{exercice} \Closesolutionfile{solutions} %%% Local Variables: %%% mode: latex %%% TeX-master: "formation-latex-ul" %%% TeX-engine: xetex %%% coding: utf-8 %%% End: